En septembre 2023, nous projetions Vendetta à Malpas, sur la place Raphael de Saint Henri 13016 avec nos amis de Telémouche. Ce film fait partie d’un projet plus grand :
Weshipédia le « parler marseillais », identités et héritages”, est un projet porté par l’association Eclore et Didac’ressources. L’objectif global et le moteur de ce projet est philanthropique, c’est la volonté de mettre en valeur un parler qui subit ce que Philippe Blanchet a nommé la Glottophobie[1].
Il s’agit dans ce projet[2], de mener une action participative permettant autant que possible de comprendre d’où vient le langage utilisé par les jeunes habitants des quartiers populaires de la ville, comment il est empreint ou non des différentes migrations territoriales, et in fine, comment il s’intègre ensuite la langue commune, la langue française multiple, vivante et riche des rencontres culturelles. Les acteurs de ce projet, ont proposé à des jeunes volontaires motivés de travailler sur leur langage en les positionnant comme experts et comme acteurs à part entière avec à terme la production de capsules vidéo diffusées largement sur you-tube[3], aucun prérequis n’était attendu, c’est leur expertise d’usagers qui était valorisée. Ces capsules ont servi ensuite de supports aux échanges, avec d’autres jeunes, d’autres institutions. D’autres Le travail a aussi été l’occasion, de compléter le site weshipédia.fr, réalisé par David Cadasse. Nous avons aussi travaillé en collaboration avec Wikimédia et sur l’encyclopédie collaborative Wikipédia à travers la mise en place d’une journée collaborative à l’encyclopédie (édit-à-thon). Nous avons aussi pu organiser des débats sous forme de discussion de quartier (Tchatchade[4]).
Ces actions ont été menées au cœur des quartiers dits de politique de la ville (QPV), un groupe d’une dizaine de jeunes habitants du quartier Malpassé (un territoire marqué par la précarité[5]) à Marseille, âgés de 14 à 17 ans a été impliqué pour explorer et interroger leurs pratiques linguistiques. Ils ont été moteurs de la réflexion, ils ont eu l’occasion d’appréhender des codes rédactionnels variés mais également différents registres de langue. La motivation pour le groupe de participant était de développer une meilleure compréhension mutuelle, entre eux et les institutions. Ce groupe s’est motivé de manière autonome sur ce projet qui s’inscrivait pour eux, dans la continuité d’une trajectoire de participation citoyenne. En effet, ils ont eu l’occasion, à plusieurs reprises de participer aux Tables de quartier et au Conseil des jeunes. Toutefois, ils ont pu remarquer deux choses principalement, d’une part, les élections et les choix politiques ont un véritable impact sur la vie quotidienne des habitants de leur quartier (FN) et lorsqu’ils veulent s’impliquer dans les conseils citoyens, ils ne comprennent pas le langage des politiques qui eux, en retour ne les comprennent pas, ils veulent donc travailler sur la langue. C’est de leur part, une véritable demande et ils ont un réel engagement sur les questions de leur quartier que ce soit au niveau des transports, des infrastructures sportives, et de la faible réactivité des institutions, face aux problèmes urgents qui se présentent.
Ces jeunes avaient pour projet de mobiliser les habitants du quartier sur les futurs élections, et de montrer l’impact que peuvent avoir les choix politiques directement sur la vie quotidienne (par exemple, il n’y a plus de stade de foot, les transports gratuits ont disparu).
Avant toute intervention en atelier, nous avons rencontré les acteurs associés et surtout les jeunes motivés pour y participer. La participation était volontaire et facultative mais les jeunes ont été très motivés et ont participé y compris les samedi et dimanches. Les horaires des ateliers étaient adaptés en fonction des emplois du temps de chacun. Une première rencontre conviviale était organisée autour d’un repas partagé pour faire connaissance et échanger autour du projet, des attentes réelles des jeunes et de leurs envies. Il n’était pas question d’imposer une formule qui n’aurait pas pu convenir. (Voir le Déroulé en annexe) A l’issue du cycle d’ateliers sur le quartier, l’intervenant cinéaste a réalisé le montage des productions vidéo (tournage complémentaire, montage, mixage) en impliquant les participants volontaires.
Les productions des différents cycles d’ateliers (chacun liés à un quartier, à un groupe de jeunes), ont permis de confronter les similitudes et les divergences des dynamiques, des usages linguistiques et sociaux de chaque groupe par une mise en réseau et l’aménagement de temps dédiés. C’est aussi ce qui a donné lieu à la « Weshacadémie » titre donné par le second groupe de jeunes issus d’actions de la PJJ. Nous avons également organisé des projections des vidéos finalisées avec les jeunes, et les différents partenaires (y compris dans le festival « OQP » au théâtre de l’œuvre à Marseille[6]) ; l’occasion d’ouvrir des échanges et des débats dans les collèges et lycées fréquentés par les jeunes, ceci a aussi été l’occasion d’encourager d’autres jeunes à rejoindre le projet.
A travers le projet numérique et multimédia Weshipédia – Le parler marseillais, identité et héritages, un groupe (plusieurs groupes proposés) d’une dizaine de jeunes issus des quartiers explorent et interrogent leurs pratiques linguistiques, et leur rôle dans la co-construction d’une langue vivante commune. L’animation leur permet d’être co-auteurs de contenus artistiques et médiatiques à leur image. Le résultat partagé au plus grand nombre se présente comme levier à une inter-connaissance.
Équipés de kit média, encadré par des professionnels au service de leur regard, formés aux différentes chaînes de production audiovisuelle (son, image, vidéo), les jeunes sont au cœur d’une dynamique et d’un processus de dialogue et d’intercompréhension. Leur expertise d’usage est valorisée au cours des ateliers. La connaissance s’enrichit au fur et à mesure de compétences développées au cours du programme. Comme appréhender des codes rédactionnels variés et différents registres de langue, ou encore développer une posture adéquate en terme de langage verbal et non verbal notamment.
Wesh Académie bientôt en ligne, (dès que validé par le groupe).
A voir également les micro-trottoirs réalisés avec les jeunes de l’ADDAP 13 :
Cette action s’inscrit dans la réponse à un appel à projet « Identités, Parcours et Mémoire » porté par la DRJSCS (Institution qui soutient ce projet) qui se base sur les objectifs de la loi de juillet 2014 sur la politique de la ville.
Faire parler le parler
Le parler jeune, le parler urbain, le parler marseillais, constituent à notre sens l’émergence d’une forme contemporaine de français populaire. Ces nouvelles pratiques langagières s’enrichissent et se transforment, avec un dynamisme exponentiel que les technologies de la communication en intégrant, par le contact avec d’autres langues des dimensions mémorielles liées au parcours migratoires et à l’histoire sociale locale :
Le passé colonial de la France a suscité d’importantes vagues d’immigration qui façonnent aujourd’hui un visage métissé de l’ancienne métropole. Témoin d’un héritage culturel en mouvement, la langue française s’enrichit sans cesse, en banlieue, de termes, de figures de style et de néologismes inventés ou adoptés par ces Français issus d’ailleurs. Wesh, mot arabe signifiant « quoi », s’inscrit aujourd’hui en France comme une véritable cocarde en matière de culture urbaine. Détourné de son sens originel, il est désormais employé en guise de salutation dans la plupart des quartiers populaires de l’Hexagone. « Wesh bien ou quoi ? », comprenez par-là « Comment ça va ? », est emblématique d’une francophonie en mouvement, prouvant, s’il en est, que le français est une langue bien vivante. Un foisonnement d’expressions, de mots, de néologismes et de syntaxes qui épice le langage jusqu’à lui donner sa propre identité. L’histoire locale propre à Marseille, qui est, longtemps restée indépendante vis-à-vis de la France, a également fait perduré dans les oralités actuelles des mots et des formes de langues régionales (occitan et provençal).
Le public du projet est un groupe hétérogène souvent stigmatisé sous l’expression « jeunes des quartiers nord ». Les ateliers seront proposés à 20 à 35 jeunes âgés de 13 à 26 ans, résidant ou étudiant dans les QPV caractérisés par une population jeune massivement touchés par le chômage, et moins diplômée. Les populations primo-arrivantes sont surreprésentées dans les QPV de ces arrondissements. Le territoire est marqué par une précarité et de grandes disparités, comme le soulignent les études de l’INSEE : très forte proportions de personnes non diplômées, de bénéficiaires du chômage et de minimas sociaux, de familles monoparentales, de ménages non imposables… Les familles d’origines diverses, et la cohabitation de communautés participent à l’identité de ces quartiers. L’ensemble des facteurs décrivent un territoire en besoin d’initiatives culturelles renforçant le lien social. Ce secteur dynamique est doté d’un tissu associatif et public existant et actif qui mérite qu’on s’y attarde.
Le lancement du projet a eu lieu en janvier 2017, avec une phase de mobilisation de deux mois (identifications de partenaires, organisation de rencontres, Co-construction du programme, création d’un comité de pilotage et d’un comité scientifique…). La finalisation du projet permettra d’analyser de manière scientifique les impacts et les leçons d’une telle expérience
Nous avons travaillé dans le quartier Malpassé, via son centre social, bientôt avec les jeunes du Refuge et d’Appel d’Aire
Il s’agissait de mettre en place une dynamique permettant de s’interroger les pratiques linguistiques des jeunes et leur rôle dans la co-construction d’une identité commune et dans le travail de mémoire des parcours migratoires et des réalités locales, et contribuer à la documentation et à la production de contenus artistiques et médiatiques pour prolonger et valoriser cet héritage. Avant même de nous rencontrer, les jeunes, très motivés, avaient déjà écrit une liste de mots qu’ils utilisent et leur semblaient intéressants, c’est à partir de cette liste que nous avons travaillé.
A l’issue de ce module, les participants sont capables :
Les participants ont co-produit une vidéo enrichie et mise en ligne (cf. plus haut)
Voici en exclusivité, la première Vidéo réalisée avec le groupe de Malpassé ici
Un prochain atelier aura prochainement lieu avec les jeunes de la PJJ en collaboration avec l’association Appel d’Aire, un autre avec les jeunes du Refuge via l’ADDAP 13
Nous faisons le choix, par ce projet, de collecter et de valoriser une parole brute, authentique. L’objectif est non seulement de produire des contenus audiovisuels et multimédia au sujet du lien entre les oralités des jeunes marseillais des quartiers populaires et la construction d’une mémoire commune composée de trajectoires multiples et de rencontres, mais aussi, et surtout, de mettre ces jeunes au cœur du dispositif à chaque étape. Une participation réelle, une implication concrète. Les contenus sont conceptualisés et scénarisés par les jeunes, avec le support des compétences de nos intervenants. Nous facilitons l’expression, et nous préparons à être surpris, à accueillir les paroles et à leur créer un espace. Ces vidéos et contenus sont le témoignage de l’héritage laissé, dans la langue, par les histoires individuelles et les mémoires partagées. C’est un lien intergénérationnel et inter dimensionnel entre les jeunes des quartiers nord et les acteurs et habitants du territoire. Préservons ce parler vrai, transmettons le, traduisons le, restons fidèles à ces richesses offertes par les jeunes participants. Les formes comme les écrits ne peuvent se pré concevoir sans eux, car ils sont l’âme du projet.
De nouvelles écritures
L’expertise complémentaire de notre équipe a permis d’appréhender les nouvelles formes d’écritures liées à l’usage des technologies de l’information et de la communication. La destination web est centrale dans la conception des contenus issus des ateliers Weshipédia. Les spécificités des structurations, des pratiques rédactionnelles mais aussi du montage et de l’éditorialisation à destination des supports sur internet, en particulier pour les contenus viraux à destination des plateformes vidéos (youtube dailymotion etc.) et des réseaux sociaux (facebook, twitter, snapchat, vine, instagram, google+, etc..) ont fait émerger une véritable grammaire du web. Dans notre approche, c’est cette grammaire spécifique qui est pensée et appliquée grâce à des méthodes agiles, utilisant les fonctionnalités des smartphones et des logiciels et applications intuitifs. Il s’agit de réaliser avec les jeunes des vidéos adaptées à ces usages, des formats courts, orientés de manière humoristique. Nous interrogeons ces nouvelles formes d’écriture, la dé linéarisation des narrations, les outils techniques, l’esthétisme pour rendre compte d’une culture ou d’une contre culture, riche de ces héritages, qui se forge au-delà des communautés, à des échelles de quartier, pour mieux vivre ensemble. Cela permet une écriture reflet des pratiques culturelles (inter)générationnelles du public. La dimension/contenus enrichis est une force que les formats web rendent possible, dans notre cas avec une capitalisation (enregistrement, éditorialisation, valorisation…) de chaque étape du projet, en particulier des rencontres et temps forts. L’ensemble des contenus sont mis en ligne sur une plateforme dédiée (Weshipédia.fr), sur notre site Didac’ressources autour de la langue et des migrations et sur les principaux réseaux sociaux et plateformes vidéos (Facebook et Youtube).
Animée par Jean Marie Sanchez (date : 13 mai 2017 de 10 h à 12 h sur le marché de l’Estaque )
La Tchatchade est une discussion publique, dans un lieu ouvert au cœur du territoire (à déterminer en comité de pilotage). Les participants s’installent ou se contentent de passer, de rester ou pas pour une discussion, animée, sur la thématique “Le parler marseillais, identités et héritages” ou sur une sous-thématique liée déterminée collectivement par les partenaires, l’équipe et les participants du projet Weshipédia. Ces échanges libres et fédérateurs permettent d’aborder la thématique et d’ouvrir l’espace aux habitants au-delà de ceux qui s’impliquent dans le projet, et de développer le lien social. Les échanges sont enregistrés et font l’objet d’un retour et d’une analyse. Daniel Armogathe, Vincent Dessombres, Philippe Blanchet, Méderic G Cyrus nous soutiennent sur ce projet. voir le retour sur la Tchatchade ici
Il s’agit d’un atelier de contribution collaborative à l’encyclopédie universelle en ligne Wikipédia sur le thème du lien entre la langue et les migrations, proposé aux jeunes, aux partenaires associatifs, chercheurs et acteurs locaux. Les « wikipédiens » et futurs Wikipédiens se sont rencontrés rue Loubon dans le quartier national à Marseille, pour permettre aux présents de s’initier à l’édition francophone de l’encyclopédie. Notre atelier avai pour objectif une formation-action de citoyens intéressés par le projet sur le parler marseillais en héritage. La journée était organisée autour du parler Marseillais, de la compréhension des fonctionnements et des spécificités de Wikipédia, mais également du Wiktionnaire tant en termes techniques qu’au niveau des contenus, ainsi qu’à la recherche, l’analyse et l’écriture, la production, autour d’enjeux liés au projet. Pour s’inscrire, il fallait compléter le document ici voir également l’information dans la wikilettre de l’association Wikimédia France à laquelle nous participons activement. Pour voir le retour sur la journée du 30, cliquez ici
Une Restitution (28 juin 2017 au centre social Malpassé)
Un événement de restitution ouvert aux participants, aux partenaires et aux habitants, était organisé autour d’une projection débat rendant publiques les productions issues des ateliers, et d’un moment convivial et festif. Les jeunes ayant participé au projet se sont montrés très motivés pour continuer ce projet et ont déja énormément de riches idées, reste à trouver les moyens de continuer ce travail engagé (dans tous les sens du terme).
Mémoires croisées, identités partagées
Les langues se mélangent, les parlers se métissent. Au carrefour d’influences multiples, où affleurent des mémoires de luttes, des mémoires de parcours, des mémoires de vies, des rencontres, un langage propre se construit. L’accent et les expressions fleuries sont fédérateurs et constitutifs de l’identité marseillaise. Certaines pratiques langagières identifiables laissent même deviner avec précision le quartier ou le village du locuteur habite. Les noms des quartiers proviennent pour beaucoup de langues régionales, d’argots marseillais. Les prononciations sont atypiques. Le rattachement à la ville, au quartier, l’identité s’exprime au travers des formes d’oralités. Et si beaucoup se sentent marseillais avant même de se sentir français, c’est sans doute parce que cette identité revendicative, l’est par tous. Parce qu’elle intègre les mémoires de chacun. Marseille est une ville frontière, son port une porte. La plus vieille ville de France est forgée sur une tradition d’accueil et de multiculturalité. La légende raconte qu’elle est née de la rencontre entre des commerçants phocéens et des habitants locaux, qui dès le départ, ont eu à dialoguer sans langue commune. Enfant d’un croisement culturel et linguistique, la ville a grandi par la culture, une extension naturelle et démographique, sans conquête violente ou décret administratif. Elle est un conglomérat de 111 villages historiques. Ses quartiers populaires sont partout, tant en périphérie qu’au cœur de son centre-ville. Elle a une identité rebelle, au croisement des chemins, des mémoires. Ses quartiers nord, si décriés, n’en sont pas moins un patchwork d’une richesse inouïe, qui a à offrir de beaux mots et de belles surprises
[1] Blanchet Philippe : Discriminations : combattre la glottophobie, Paris, editions textuel, 2016 ; 192 p http://editionstextuel.com/index.php?cat=020407&id=648
[2] Ce projet a été accepté dans le cadre de l’appel à projet “Identité Parcours Mémoire” de la DRJSCS (Direction régionale de la jeunesse et des sports et de la cohésion sociale) 2016
[3] https://youtu.be/f6L4mwUXM9k
[4] Tchatchades » (discussions publiques) : dans un lieu ouvert, ici marché de Saint Henri, des personnes s’installent pour 1h30 de discussion, sous l’impulsion d’un tchatcheur (animateur, médiateur Jean Marie Arno Shanchez), autour d’un sujet défini à l’avance. Ces documents sont enregistrés (sous format mp3) et transcrit afin de diffuser cette production sonore et écrite à travers un site Internet
[5] Malpassé est situé dans le 13e arrondissement de Marseille. Etymologiquement, Malpassé vient du provençal “maupasset”, qui signifie « mauvais passage ». Il est vrai que le quartier n’est pas resplendissant et que la vie y est difficile pour les jeunes plus encore que pour leurs aînés sans doute. L’adresse seule suffit à stigmatiser ses habitants. Même s’il est critérié comme quartier politique de la ville, il semble totalement abandonné par les pouvoir publics. Le 31 mai 2016 un collégien d’Auguste-Renoir était blessé par des tirs en sortant des cours. Les professeurs et parents d’élèves s’étaient rassemblés pour protester contre la violence dans ces quartiers. Suite à cet événement, les habitants n’ont bénéficié ni de patrouille de police ni de prise en charge psychologique du traumatisme subi par les enfants. La mise en place de cellules d’urgence médico-psychologiques (CUMP) à la suite des fusillades figurait dans déjà dans les 101 propositions du collectif des quartiers populaires adressées à la puissance publique dès 2013. La violence est quotidienne dans ces quartiers, les activités sont restreintes (fort heureusement le centre social est très actif), par exemple, le maire FN a décidé de supprimer les stades de foot au bénéfice de pistes de skate. Qui a les moyens, dans ces quartiers de se payer un skate ?
[6] http://theatre-oeuvre.com/festival-o-q-p-memoires-vives/
Le langage des quartiers avec sa richesse, son foisonnement est un creuset culturel mêlant de multiples influences migratoires. Ce d’autant plus à Marseille, ville métisse emblématique, carrefour historique de migrations. Témoin d’une langue vivante en partage, le parlé fait vivre et colore le français de nouvelles syntaxes, de nouvelles expressions, de nouveaux mots.
S’il construit un référentiel commun fait de valeurs et de codes il peut parfois dérouter le profane et conduire à quelques stéréotypes.
Weshipedia propose un pont inter-France(s), à la fois pour développer une meilleure compréhension mutuelle, assumer un héritage commun et enrichir les uns et les autres de (nouveaux) registres de langue. Il s’agit de mettre en place des action au cœurs des quartiers dits de politique de la ville (QPV), pour écouter ce que ces jeunes ont à dire, ce qu’ils peuvent nous apprendre de leur langage, de son origine, de son cheminement, car ce langage des cités fait partie de notre patrimoine linguistique. Notre langue commune évolue de ces allers-retours entre ses différents locuteurs et de cet enrichissement commun.
Testez vos connaissances en parler Marseillais 2017
Pour vous mettre en appétit, nous vous proposons un petit questionnaire (n’hésitez pas à le faire partager et à consulter les réponses qui se font au fur et à mesure, à ce jour pas loin de 400 personnes ont répondu) :
Lexique en image : lexique créé avec les jeunes
Voir également le dico des quartiers : Weshipédia
Vous voulez visiter d’autres termes inconnus
Répondez au questionnaire réalisé dans le cadre d’un travail portant sur les contextes d’emploi des verbes ‘savoir’ et ‘pouvoir’ dans la francophonie d’Europe, il s’agit d’un petit sondage dans lequel il faut simplement lire des phrases dans leur version « pouvoir » et leur version « savoir », et indiquer la version que vous utiliseriez spontanément, voire si vous pourriez utiliser les deux versions (il ne s’agit pas d’indiquer la variante qui serait correcte du point de vue du français standard ou des dictionnaires, mais celle qui reflète le plus votre usage).
Nous vous invitons à consulter le site Weshipedia
A propos des accents, voir le travail de Vincent Desombre A voir aussi article provence atelier langage (1)
Voir également l’article Le nord fait le mur
Sensibilisez vous au parler marseillais avec Ceci-dit.fr :
voir aussi les balades dans l’Estaque
A noter que du 30 mars au 3 avril 2017 Andre Minvielle, Marc Perrone sont venus à la Machine pneumatique « Suivez l’accent », ainsi que
Médéric Gasquet-Cyrus, http://thelitex.hypotheses.org/lct
https://univ-amu.academia.edu/MedericGasquetCyrus
Didac’ressources était représenté pour évoquer le projet.
A voir également l’exposition organisée par ACT :
Approches Cultures & Territoires, L’aventure des langues en Provence !
« Cette exposition multimédia est une invitation à découvrir la richesse culturelle et linguistique de la Provence et de comprendre que la langue que nous utilisons tous les jours et notre culture sont le résultat d’un long processus de construction et d’échanges. « L’aventure des langues » associe une exposition itinérante, à laquelle sont intégrés des enregistrements sonores des langues de Provence, et un site internet dédié. Découvrez également le site internet de l’exposition
A voir encore le site « Donnez votre français à la science » qui a pour objectif de mieux connaître et faire connaître les variations du français selon la zone géographique où il est utilisé, la plateforme offre à ce jour quatre activités :
le site de Philippe Blanchet Professeur de Sociolinguistique et Didactique de la communication plurilingue et interculturelle
http://perso.univ-rennes2.fr/philippe.blanchet à voir son article/parler jeunes 93
à voir Wesh-Wesh expliqué par de jeunes marseillais.
De France et d’au-delà : les langues régionales transfrontalières
(J.M. Eloy éd.)
dans la série Carnets d’Atelier de Sociolinguistique (n°12) aux éditions L’Harmattan.
Ci-dessous, la table des matières :
J.M. Eloy : Quelques enjeux descriptifs et théoriques de la problématique des langues transfrontalières
N. Iglesias : Frontières et (in)communications : le catalan, au croisement d’une communauté de vie et d’une communauté d’idées
J. Broadbridge et D. Marley : L’alsacien et le catalan: deux langues régionales revues
Ph. Reynès : Le catalan du Roussillon, entre dévitalisation dialectale et revitalisation normative extraterritoriale
C.-P. Ghillebaert : Daigner en parler pour dénier un « parler ». Impertinence des propos faisant obstacle à une politique linguistique en faveur de la langue régionale flamande en France
J.L. Fauconnier : La Belgique, un pays de coupeurs de tête…
A. Dawson : Linguistique, interétatique, inter-régionale : le picard dans toutes ses frontières
O. Engelaere : Une politique transfrontalière du picard ?
M. Rispail : Le Platt de Lorraine, langue transfrontalière : un trésor ou un piège ?
Voici les argumentaires des différents amendements déposés en 2016 en vue d’intégrer la notion de discrimination linguistique (le premier, notamment, évoque la question des accents) :
Les deux premiers amendements ont été proposés (entre autres, par P. Molac et F. de Rugy) dans le cadre de l’examen de la loi égalité et citoyenneté, mais n’ont pas été adoptés ou pas examinés à ce moment :
http://www.assemblee-nationale.fr/14/amendements/3679/CSEGALITE/828.asp
(amendement rejeté)
La disposition relative à la notion de discrimination linguistique a finalement été introduite dans le code pénal par la loi n° 2016-1547 du 18 novembre 2016 de modernisation de la justice du XXIe siècle (par un amendement se référant aux deux précédents) :
http://www.assemblee-nationale.fr/14/amendements/3872/CION_LOIS/CL201.asp
A voir encore, les travaux de la DGLFLF à propos des infox