En 2024, comme chaque année, nous organisons à Massalia vox, les nuits de la lecture.
Cette année, le sujet porte sur le corps, le programme est en préparation.
Nous prévoyons :
Tables rondes, arpentages, rencontre avec des auteurs.rices, dédicaces, atelier d’écriture à partir d’ouvrages, réalisation de podcasts, jeux, visites de notre centre ressources
Vous pouvez déjà réserver les dates des 19 et 20 janvier 2024 de 15 h 30 à 18 h 30, nous allons, jouer, échanger, découvrir des auteur.rice.s, enregistrer des lectures, créer… avec les résident.e.s usager.e.s de Massalia vox
En attendant, pour réfléchir sur le sujet :
Bibliographie du Printemps des poètes
Un guide des bonnes pratiques/Personnes malvoyantes
En 2023, nous proposions : Les Nuits de la lecture, se sont tenues du 19 au 22 janvier 2023 au cours de quatre soirées, avec un temps fort le samedi 21 janvier. Elles portaient cette année 2023 sur le thème de la peur. Nous avons proposé un atelier le 21 janvier 2023
Le retour par Célia Zaïdi : » Ce vendredi 21 janvier, quatorze personnes ont participé dès 17h30 à cet événement dans notre local : Massalia VOx (1er). Poésie, politique, militantisme et partage des savoirs, chacun et chacune ont lu des textes en lien avec la peur de soi, l’instrumentalisation de la peur, la diversité, les héritages coloniaux et la pertinence des peurs en questionnant les phobies qui n’en sont peut-être pas réellement, etc. Au cœur de ce débat, parfois tumultueux, les participants et participantes ont tenté de comprendre l’impact de la peur dans nos sociétés. Mis à disposition pour ce moment partagé, des ouvrages du centre ressources de Massalia VOx tels que : Les marchands de peur, la bande à Bauer et l’idéologie sécuritaire de Mathieu Rigouste, La Nouvelle Internationale fasciste de Ugo Palheta, Désobéir au sexisme par Les Désobéissants, Le rapport sur la torture – les agissements de la CIA en Irak, une bande dessinée de Sid Jacobson et Colon Ernie, et d’autres encore. L’atelier de lecture collective et critique avait pour but, rappelons le, d’obtenir des enregistrements audios de ce débat autour de la « peur » et de les partager avec les personnes ayant un accès limité aux livres ».
Les peurs de l’opinion publique : façonner l’opinion, justifier la répression, la ségrégation et les discriminations (xéno-homo-grosso-phobies…), quels usages politiques de la peur ? Surtout toutes ces peurs qui impliquent des discriminations.
Sur la base d’une réflexion avec le livre de Mathieu Rigouste : Les Marchands de Peur. La bande à Bauer et l’Idéologie Sécuritaire aux éditions Libertaria (2011) et le livre de Laurent Bonelli, que nous invitons, nous voulons échanger, proposer des ateliers et réflexion autour des peurs de l’opinion publique qui influent sur les discriminations.
Inspiration par Léa Bouaroua : D’où vient l’inflation du thème de la sécurité dans notre société depuis plus de 25 ans ? Un livre somme, qui analyse ce nouveau paradigme, devenu central, sur la longue durée.
Présentation du livre de Laurent Bonelli : « Zones de non-droit », « délinquants toujours plus jeunes et plus récidivistes », « flambée de la violence urbaine » : l’« insécurité » semble devenue l’un des principaux problèmes sociaux du début du XXIe siècle en France. Les responsables politiques, de droite comme de gauche, invoquent la « demande de sécurité » de leurs électeurs pour réclamer une action plus énergique de la police et de la justice et les gouvernements successifs ont rivalisé dans l’adoption de lois et de mesures nouvelles en la matière.
D’où vient une telle inflation du thème de la sécurité depuis le début des années 1980 ? Dans quelle mesure a-t-elle modifié la perception des milieux populaires et de leurs problèmes sociaux ? Cet ouvrage montre que l’émergence de l’« insécurité » est inséparablement liée aux formes de précarités qui se développent depuis la fin des Trente Glorieuses et au recul constant de l’État social. C’est à partir de l’ensemble de ses dimensions qu’il aborde cette question, des transformations des quartiers populaires à celles du jeu politique, du traitement médiatique de la « délinquance » aux savoirs et expertises en tout genre mobilisés pour l’interpréter, des politiques locales de sécurité jusqu’aux mutations profondes intervenues dans l’organisation et les missions de la police, de la justice et de l’école.
Avec la reformulation progressive de la question sociale en impératif d’« ordre dans la rue », c’est tout un pan des relations entre les citoyens et les institutions républicaines qui a changé de visage. Un livre somme qui permet de prendre la mesure d’un changement d’époque ».
Laurent Bonelli est maître de conférences en science politique à l’université Paris-X (Nanterre) . Il a co-dirigé l’ouvrage La Machine à punir. Pratiques et discours sécuritaires (L’Esprit frappeur, Paris, 2001) et publié, à La Découverte, La France a peur (2008). Il est par ailleurs membre de la rédaction du Monde diplomatique. (sources, site des éditions la découverte) https://www.editionsladecouverte.fr/la_france_a_peur-9782707165039
« La France a peur. Je crois qu’on peut le dire aussi nettement. La France connaît la panique depuis qu’hier soir, une vingtaine de minutes après la fin de ce journal, on lui ait appris cette horreur : un enfant est mort. Un doux enfant au regard profond, assassiné, étranglé ou étouffé, on ne sait pas encore, l’autopsie ne l’a pas complètement révélé, par le monstre qui l’avait enlevé pour de l’argent. » C’est ainsi que le journaliste Roger Gicquel ouvrait son journal télévisé de 20 heures sur TF1, le 18 février 1976.
« La France a peur », la formule connut une certaine postérité, peut-être parce qu’elle traduisait à l’époque une inflexion dans la manière dont une partie des élites politiques percevait la « violence » et la « délinquance ». (…) Des idéaux de rééducation (des mineurs notamment), de réhabilitation et de réinsertion des délinquants prévalaient ; les ministres de l’Intérieur successifs étaient alors surtout inquiets des menaces de subversion de l’ordre politique et le gouvernement de gauche élu en 1981 s’empressait d’abolir la peine de mort et les cours de justice spéciales. (…) l’« insécurité » est devenue un sujet inévitable du débat politique, électoral et médiatique. Depuis le milieu des années 1990, les discours inquiets ou alarmistes, les dossiers spéciaux et les reportages spectaculaires se multiplient, reléguant au second plan des pans entiers de l’actualité sociale et politique du pays. (…).
« insécurité » est devenue l’une des principales priorités des différents gouvernements, qui y consacrent des moyens importants, tant matériels que législatifs.
(…) C’est précisément la généalogie de ce « ça va de soi » (ou cette doxa) sécuritaire que propose cet ouvrage. Non pas que la violence ou la délinquance soient dépourvues de réalité ou qu’il ne soit pas légitime de s’en préoccuper, mais parce que la reformulation en ces termes de ce qui pouvait relever à d’autres périodes de la question sociale ne va justement pas de soi.
La dernière fois nous avions proposé des poèmes d’amour.