Thierry Lepaon a été missionné par Manuel Valls pour « préfigurer » la future Agence de la langue française pour la cohésion sociale annoncée dès avril 2016. Cette agence aura pour mission de traiter les questions liées à l’illettrisme et à l’amélioration de la maîtrise de la langue, dans l’Hexagone et les outre-mer.
C’est dans une lettre de mission, adressée le 6 juin à M. Lepaon que Manuel Valls lui demande de remettre « au plus tard le 30 septembre » son « rapport final ». Le Premier ministre lui demande de lui « proposer les regroupements qui (lui) semblent cohérents ». L’Agence de la langue française et l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme l(ANLCI) devraient peut-être coexister car dans un courrier adressé le 12 mai à sa présidente Marie-Thérèse Geffroy, l’Élysée certifie que « l’existence de l’ANLCI n’est en aucun cas remise en cause par la création de l’Agence de la langue française ». Toutefois, selon Ericka Bareigts, secrétaire d’État à l’Égalité réelle la nouvelle agence, pourrait remplacer à partir du 1er janvier 2017 l’actuelle (ANLCI), (http://www.gouvernement.fr/ministre/ericka-bareigts).
Dans un livre publié en septembre 2015, Thierry Lepaon insistait sur son intérêt pour le combat contre l’illettrisme, un sujet sur lequel il souhaitait « travailler plus ». En 1996, il avait rédigé un rapport sur le sujet.
L’ambition du gouvernement est de faire de la maîtrise du français une priorité nationale et de la formation associée une mesure d’intérêt général. C’est aussi ce qui ressort du projet de loi « Égalité et citoyenneté », présenté lors du Conseil des ministres du 13 avril.
Ce dernier projet vise à favoriser l’insertion des jeunes et s’articule autour de trois axes : généraliser l’engagement au service de l’intérêt général et accompagner l’émancipation des jeunes, favoriser la mixité sociale et l’égalité d’accès au logement et renforcer l’égalité réelle. A travers des actions telles que, la généralisation de la réserve civique tout au long de la vie, l’extension du service civique dans de nouveaux domaines, l’obligation pour les collectivités territoriales d’octroyer au moins 25% des logements sociaux aux ménages prioritaires, l’extension du rôle des conseils citoyens, le renforcement de la formation à la maîtrise de la langue française tout au long de la vie, notamment dans le cadre de la formation professionnelle, ou le durcissement des sanctions face aux actes de racisme et de discrimination