Brigitte Grésy, présidente du HCE considère que « Le sexisme fait système et est présent dans le quotidien des femmes. Il y a urgence à rendre visible et à forger des outils dans tous les domaines, afin de le faire reculer. »
Il ressort du rapport que malgré le phénomène #Metoo ainsi que le Grenelle contre les violences conjugales, on constate une augmentation de 46% des plaintes pour harcèlement sexuel en 2019 et que « 87 % des victimes d’actes sexistes, enregistrées par les forces de l’ordre, sont des femmes et 91 % des mis en cause sont des hommes ».
Les domaines principaux qui ont fait l’objet d’une étude approfondie :
Dans le monde du travail, et avant, dans les grandes écoles, les actes sexistes s’organise comme des rites d’initiation, dans les entreprises règne une grande tolérance sociale au sexisme, ainsi, 60 % des femmes ont été victimes d’au moins une forme de violence sexiste ou sexuelle dans leur carrière et en France, et près de 80 % des femmes estimaient, dans une enquête de 2016, qu’elles étaient régulièrement « confrontées à des attitudes ou des décisions sexistes dans l’entreprise« .
La proportion des femmes à la télévision était de 42 % en 2019 et seulement de 29 % aux heures de grande écoute. Dans la téléréalité, les rôles sociaux de sexe sont stéréotypés.
De façon attendue, le milieu politique, demeure le bastion du sexisme, les femmes politiques sont disqualifiées et subissent régulièrement des incivilités, et confrontées aux violences sexistes et sexuelles. 84% des maires et 92% des président.e.s d’intercommunalité sont des hommes.
Le HCE a formulé 32 recommandations dont :
Intégrer le thème des violences sexistes et sexuelles dans la négociation collective et renforcer les exigences en matière d’évaluation, de formation et de transparence, particulièrement sur les sanctions réellement prises ;
Renforcer le rôle du CSA pour imposer sur la présence des femmes et diminuer les stéréotypes dans les émissions.
Fixer des règles paritaires pour les communes de moins de 1000 habitant.e.s, en particulier. Infliger une peine d’inégibilité pour les elu.e.s condamné.e.s pour violences sexistes ou sexuelles
Selon le Haut Conseil à l’égalité, le sexisme est une idéologie qui repose sur le postulat de l’infériorité des femmes par rapport aux hommes, d’une part, et d’autre part, c’est un ensemble de manifestations des plus anodines en apparence (remarques,…) aux plus graves (viols, meurtres,…). Ces manifestations ont pour objet de délégitimer, stigmatiser, humilier ou violenter les femmes et ont des effets sur elles (estime de soi, santé psychique et physique et modification des comportements).
Les victimes du sexisme dont les plaintes sont enregistrées par les forces de l’ordre sont à 89 % des femmes. Les condamnations pour des infractions sexistes concernent à 96 % des hommes.
Selon un sondage publié le 23 février 2018 par l’institut IFOP :
Plus d’une femme sur 10 a été victime de viol
Près d’une femme sur 2 d’agression sexuelle
4 femmes sur 10 indiquent avoir dernièrement été victimes d’une injustice ou d’une humiliation en raison du fait d’être une femme. Cela concerne 5 jeunes femmes sur 10.
83 % des français.e.s pensent que les femmes subissent des injustices et des violences spécialement parce qu’elles sont des femmes, un nombre en hausse en particulier parmi les hommes : 80 % d’entre eux s’accordent à dire que les femmes subissent des injustices et des violences en raison de leur sexe, contre 72% d’entre eux deux ans auparavant.
En 2017 1.2 millions de femmes ont subi une injure sexiste, dans 64 % des cas, l’insulte contient les mots « salope, pute, connasse ». (les injures sexistes publiques sont passibles d’un an d’emprisonnement et de 45 000 € d’amende, mais seulement 6 % des femmes se déplacent au commissariat de police et de gendarmerie, seules 3 % des injures font, in fine l’objet d’une plainte. En 2017, 4 condamnations pour injures sexistes ont été prononcées.
Au moins un ressort sexiste est mobilisé par plus de la moitié des contenus humoristiques analysés :
71% des chroniques radio mobilisent des ressorts sexistes
13/35 des blagues du jour sur le site de blague.info
31 % des hommes trouvent des blagues sexistes drôles, contre 15 % des femmes
Le test de Bechdel :
Alison Bechdel est une autrice de bande dessinée américaine née en 1960. Le test de Bechdel est un test utilisé depuis 2000 pour évaluer le sexisme d’un film, d’un libre ou de toute œuvre scénarisée, à partir de trois éléments du scénario :
Y a-t-il au moins deux femmes dont le nom est connu ?
Parlent-elles ensemble au moins une fois ?
Parlent-elles d’autre chose que d’un homme ?
Le site Poly-grap, spécialisé dans l’analyse des narrations visuelles a passé plus de 4 000 films au crible du test de Bechdel :
40 % d’entre eux ne remplissent pas les trois conditions
Résultats de notre travail sur Ecrire pour les droits, des étrangers avec un focus/LGBT+
Le collectif : rEGALons-nous ! créée en 2017 afin de promouvoir l’éducation populaire féministe, par la création et l’animation d’ateliers, interventions scolaires, rencontres, formations, conférences gesticulées et animations de rue autour de la problématique du sexisme. Nous avons été séduits par Antinéa Lestien et sa conférence gesticulée.
Projet ANR: TIME-US – Rémunérations et budget-temps des hommes et des femmes dans le secteur textile en France de la fin du 17e au début du 20e siècle
Réseau de jeunes chercheur.e.s en études genre
Le réseau national EfiGiES, l’Association des Jeunes Chercheuses et Chercheurs en Études Féministes, Genre et Sexualités à une branche très active à AMU, qui organise plusieurs séminaires par an. Consulter leur Carnet Hypothèse ici
association loi 1901 créée en juin 2015 afin de lutter contre toute forme de discrimination et pour le partage de savoirs. Parce que le partage de savoirs, c'est le partage de pouvoir.